Bon, quelques explications avant toute autre chose! C'est une fanfiction sur Yamapi (acteur chanteur Japonais).
Gomen veut dire : désolé(e)
Yamashita = nom du garçon (de Yamapi donc), son prénom est Tomohisa, abrégé dans le texte par Tomo-chan (c'est un surnom affectueux).
Akanishi Jin est un bon copain à lui.
Je sais que ce n'est pas un style courant ici, mais bon, je partage, je partage ^_^
bonne lecture!
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Elle s’accouda à la rambarde avec un soupir de soulagement. L’air frais lui faisait du bien, le bruit qui régnait à l’intérieur devenait insupportable. Ses mains tremblaient encore légèrement, elle les serra pour essayer de le dissimuler. Le vent soufflait légèrement, le froid faisait perdre ses couleurs à ses joues. Elle observa la ville qui s’étendait en-dessous d’elle. Les phares de voitures s’agitaient comme des lucioles par une chaude soirée d’été, les enseignes lumineuses envoyaient leurs couleurs criardes à la tête des passants, pressés de rentrer chez eux pour le repas du soir, qui s’étalaient comme une longue fourmilière dans les rues de Tokyo. Le vent la fit frissonner, et elle se frotta les bras nus pour tenter de se réchauffer un peu. Puis, à sa surprise, une veste fut déposée sur ses épaules.
- Tu vas prendre froid.
La voix était grave, un peu rauque et toujours remuée des événements de cette journée qui semblait ne jamais vouloir se terminer. Elle sourit à Yamashita qui venait de la rejoindre. C’était un semblant de sourire, petit, perdu sur son visage trop grave, mais il était donné du fond du cœur.
- Merci. Je venais juste prendre l’air deux minutes. Il fait trop lourd à l’intérieur.
Le garçon acquiesça. Il le ressentait aussi, il aurait voulu prendre du repos, penser à tout ça, mais ils avaient insisté pour souper ensemble et ils étaient là à présent, tous les deux, prisonniers dans ce repas. Il s’appuya sur la rambarde à côté de la jeune fille et son regard se perdit dans la même direction qu’elle un peu auparavant.
- Gomen…
Il ne la regardait pas. C’étaient des mots déjà difficilement prononcés, il n’aurait pas pu les dire s’il lui avait fait face. Ce fut elle qui se tourna vers lui.
- Et on peut savoir pour quelle raison tu t’excuses au juste ?
- Je… Je ne suis même pas capable de…
Sa voix se brisa et il resta silencieux quelques minutes. La jeune fille l’observait, essayant de deviner où il voulait en venir, mais sans le bousculer, sans quoi il se fermerait et la conversation s’arrêterait là. Au bout d’un temps qui lui parut interminable, il reprit d’une petite voix.
- Je m’excuse d’être égoïste, de te vouloir pour moi. Je m’excuse d’avoir toujours besoin de toi, même quand je n’ai pas besoin de toi, au fond, ça n’est qu’une fuite. Mais par-dessus tout, je m’excuse d’être ce que je suis. Je ne suis même pas capable de te protéger, parce que ça a toujours été toi qui m’as protégé. Toujours, et pour une fois, une seule petite fois… je n’en ai pas été capable, je n’ai absolument rien pu faire.
Malgré l’obscurité, elle vit le reflet d’une larme glisser le long de sa joue. Elle sentit son estomac se contracter, à la fois de tristesse et de bonheur pour cette déclaration inattendue. Elle se tourna complètement vers lui et sourit.
- Je me fiche que tu me protèges ou non, dit-elle d’une voix douce. Ce qui m’importe, moi, c’est que tu me sauves. Tu m’as sauvée de nombreuses fois, des profondeurs que je n’aurais pu parcourir moi-même, sans toi. Peu importe que je doive te défendre, te protéger. Peu m’importe tant qu’il s’agit de toi.
Il la regarda longuement, digérant lentement ses paroles. Elle savait qu’elle ne l’avait pas convaincu, cependant, il avait besoin de l’entendre et elle avait besoin de le dire. Elle s’avança, déposa un léger baiser sur ses lèvres froides et sourit à nouveau. Au ralenti, il tendit les bras et les passa autours des épaules de la jeune fille, l’attirant contre lui. Ils restèrent ainsi quelques instants, savourant la chaleur du contact, petit couple perdu sur un balcon au milieu d’une ville trop grande.
----- Le même jour, quelques heures plus tôt -----
Elle traversa la place à pas rapides, elle était pressée de rejoindre Tomo-chan qu’elle n’avait pas encore vu de la journée. Demain, cela ferait 2 ans qu’ils étaient ensemble. Malgré toutes les difficultés rencontrées, malgré les disputes, les séparations provisoires, les divergences d’opinion, ils étaient toujours ensemble. 2 ans… Elle sourit en posant une main sur son ventre. Peut-être que cette fois-ci, ce serait la bonne. Elle ne le lui avait pas encore dit, elle préférait attendre d’être sure. Ce serait sûrement la bonne.
Elle arriva à l’endroit du rendez-vous et fut surprise de n’y voir personne. L’endroit était isolé, et ils s’y rendaient régulièrement sans avoir jamais eu de soucis. Peut-être un contretemps ? Elle allait s’asseoir sur le rebord de la fontaine qui crachait joyeusement son eau comme à l’accoutumée, lorsqu’elle entendit des voix venant d’une ruelle adjacente. Curieuse de nature, elle fronça les sourcils et se leva, pour se rasseoir de suite. Elle n’allait pas sursauter comme une ado à son premier rencard à chaque bruit suspect tout de même ! Nouveaux éclats de voix. Elle n’y résista pas et alla y jeter un œil. Elle arriva dans la ruelle et blêmit. Trois types armés de battes de baseball étaient en train d’en tabasser un quatrième… qui n’était autre que le garçon qu’elle attendait. Elle serra les dents, son regard se voila. Son sac tomba à ses pieds. Elle s’avança et décrocha une droite dans la mâchoire du premier type qui passa à sa portée. Pris par surprise, il roula sur le sol. Il y eut un instant de flottement, puis les deux autres furent sur elle. Elle ne décolérait pas, leur hurlant de lâcher Yamashita. Le second type l’envoyer voler dans une poubelle non loin, mais la jeune fille se releva, titubante, et revint à la charge. Les battes se levèrent à nouveau, et dans un ultime effort, elle se jeta sur le garçon, faisant barrière avec son corps et encaissant les coups à sa place.
----- Une demi-heure plus tard -----
La porte s’ouvrit, Yamashita et Akanishi poussèrent un soupir de soulagement en voyant sortir la jeune fille, s’inclinant au passage pour remercier une dernière fois le médecin qui l’avait reçue.
- Rien de grave, dit-elle avec un sourire, un poignet foulé, des bleus partout. Je dois juste me reposer.
Yamashita passa un bras autours de sa taille pour la conduire jusqu’à la voiture. Trop heureux qu’elle n’ait rien, il ne vit pas la tristesse qui passa dans son regard, ni la main qui fit un rapide geste sur son ventre, pour s’en retirer aussi vite.
« Gomen » pensa-t-elle, une boule dans la gorge. « Ce n’était pas encore pour cette fois, apparemment. »
Dans la voiture, Akanishi, qui les avait accompagnés, suggéra de leur cuisiner quelque chose, pour laisser la jeune fille se reposer. Ils se regardèrent, n’osant refuser, hochèrent la tête en signe d’accord. Se laissant bercer par le trajet, la jeune fille posa sa tête sur l’épaule du garçon, se consolant en elle-même avec son odeur et cette main rassurante posée sur son épaule.
« Ce n’est pas la fin, pensa-t-elle, ce n’est que le début. »