Elle déambule dans les rues,
Tandis qu'assise je songe,
J'avais tant espéré qu'elle ne réapparaitrai plus,
Comme un mal qui me ronge.
Et pourtant la revoilà toujours semblable à moi,
La pluie à ses larmes se mêlent doucement,
Asséchant mon coeur de tout autre sentiment,
Que ce néant angoissant qui me plonge en émoi.
Elle marche sans but et sans trève,
Voilà que me poursuit encore le doux rêve,
De marcher ainsi sans fin sous la pluie,
Sans donner d'autre but à ma vie,
Que ce vide creusé par sa présence,
Cette présence angoissante qui devient une abscence,
Et j'ai mal en le regardant sourire,
Honte en étant obsédée par son rire.
J'ai l'impression de la trahir, elle, mon amie,
Uniquement par mes pensées,
Alors que c'est un peu elle qui m'a trahi,
Par ce qu'elle a fait.
Je ne sais plus que faire, que penser,
J'ai peur de l'approcher,
De peur de voir mes mains trembler,
Et trahir mon secret.
A nouveau je replonge,
Dans ce monde sans couleur,
Immobile je songe:
Existe-t-il pire douleur
Que celle d'aimer un coeur
Qui lui aime ailleurs?
Voilà une histoire certes banale,
Mais qui fait bien mal,
A un petit ange déchu,
Dont les ailes ne se déploient plus,
Depuis que j'ai compris, il y a bien longtemps,
Que pour lui je ne serais jamais rien d'autre qu'une enfant.