Voilà la rédac'
Mon titre : Une petite visite chez Mme Carrier.
Logicielle arpentait les rues de Miramont à la recherche de l'appartement de Mme Carrier ; Germain lui en avait donné l'adresse la veille. Après quelques minutes de recherches elle se tenait devant la porte de la veuve. Elle sonna et une femme de grande taille qui tenait en main une boîte de mouchoirs à moitié vidée se présenta à elle. Logicielle déclara d'une voix douce :
- Bonjour madame, je suis Logicielle, inspectrice de police. J'enquête sur les morts suspectes qui ont lieu devant les OMNIA 3. Mon ami Germain a dû vous avertir de ma venue, pourrais-je vous parler quelques instants ?
- Bien sûr, entrez, je vous en prie, dit Mme Carrier avec une once de tristesse dans la voix.
Logicielle pénétra dans l'appartement de Mme Carrier. C'était petit et peu décoré, les meubles en bois massif occupaient beaucoup d'espace. La veuve s'installa sur un grand fauteuil marron et invita d'un geste Logicielle à s'asseoir en face d'elle. L'inspectrice prit place et examina quelques instants la femme en larmes qui se tenait devant elle. Mme Carrier avec un visage fin et il était étrange de voir cette douce figure au teint mat pleine de larmes. Ses cheveux couleur de jais retombaient sur ses yeux en amande marrons. D'une voix mal assurée, Logicielle l'interrogea :
- Pouvez-vous me dire quand et dans quelles circonstances vous avez découvert votre mari ?
- Mes souvenirs sont un peu embrouillés... Je me souviens qu'il était très tard, comme à son habitude Julien travaillait encore sur son ordinateur. Depuis qu'il avait cet OMNIA 3 il y restait jour et nuit, je ne comprends pas comment il pouvait rester concentré si longtemps... Enfin, il était 4 heures du matin passé lorsque j'ai entendu un cri d'épouvante provenant du bureau. Je suis descendue en trombe pour voir ce qui s'y passait et c'est là que je l'ai vu... inanimé derrière son écran, les yeux et la bouche grands ouverts.
Mme Carrier ferma les yeux en décrivant ces horribles souvenirs, quand elle les rouvrit ils étaient emplis de larmes.
- Je suis désolée..., murmura doucement Logicielle avant de poursuivre : Estce que je pourrai avoir accès à l'OMNIA 3 de votre mari ? Cela avancerait énormément mon enquête.
- Malheureusement c'est impossible, il est retourné chez le fournisseur.
- Ca ne fait rien. J'aurai quelques questions à vous poser sur M.Carrier, a-t-il déjà eu des problèmes cardiaques ?
- Non, il était en parfaite santé.
- Bien. Vous disiez que votre mari passait énormément de temps sur son ordinateur, saviez-vous ce qu'il y faisait ?
- Je n'en ai aucune idée ! avoua immédiatement Mme Carrier. Il s'enfermait durant des heures dans le bureau en me précisant qu'il ne fallait le déranger sous aucun prétexte car il était très occupé. Mais il ne m'a jamais dit sur quoi il travaillait.
- Je vois. Votre mari prenait-il des amphétamines ?
-Non, il m'en aurait forcément parler. De toute façon je l'aurai sur par un moyen ou par un autre !, affirma fermement Mme Carrier.
- Je comprends votre réaction, mais je dois être sûre de mes informations, me permettez-vous de fouiller votre armoire pharmacie ?
- Si ça peut vous rassurer. Mais je peux vous assurer que vous n'y trouverez aucun excitant ou produit de ce genre !, rétorqua la veuve d'un ton assuré.
Mme Carrier quitta le salon, et, suivie de Logicielle, se dirigea vers sa salle de bain. Elle désigna un petit placard et dit tout en ouvrant les deux petites portes de bois :
- Voilà mon armoire à pharmacie, fouillez-la tant que vous le voudrez. J'attendrai que vous ayez fini dans le salon.
- Je vous remercie, je n'en aurai pas pour longtemps.
Tandis que Mme Carrier quittait la salle, Logicielle commençait la fouille de cette petite armoire. Elle sortit et inspecta chacune des boîtes qui s'y trouvaient. Après dix minutes de fouilles, tout au bout de l'armoire, l'inspectrice découvrit une boîte de Taminox presque vide. Logicielle remit chaque médicament à sa place, emporta le paquet de Taminox avec elle et rejoignit la veuve dans le salon. Mme Carrier sirotait calmement un café dans un fauteuil, l'inspectrice se plaça devant elle et lui annonça :
- J'ai inspecté toute votre armoire à pharmacie et j'y ai trouvé ce que je cherchais : une boîte d'amphétamines déjà entamée.
Logicielle tendit le paquet de Taminox à Mme Carrier qui ouvrit de grands yeux avant de s'exclamer :
- C'est pas vrai ! Je ne comprends pas comment il a pu me cacher ça. Je suis navrée mademoiselle, j'étais pourtant certaine qu'il ne prenait pas de telles choses.
- Ca n'est rien, ne vous en faites pas. Bien, j'ai tous les renseignements dont j'ai besoin. Merci de m'avoir reçue et désolée de vous avoir dérangée, conclut l'inspectrice avant de quitter Mme Carrier.
Alors qu'est-ce que vous en dites ? J'espère que vous avez réussi à suivre...